Il est peu de dire que les derniers mois ont été marqués par les tensions et le mécontentement suscités par le projet de loi de réforme des retraites imposé par le gouvernement. Tous les artifices parlementaires auront été utilisés afin d’empêcher, tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat, la tenue d’un débat clair et sincère. Ils sont la preuve qu’une majorité de députés était en réalité prête à rejeter cette réforme des retraites, tant sur le fond que sur la forme.
Une réforme qui aggrave les inégalités !
Car rappelons-le, la réforme porte en elle des mesures profondément injustes. Ainsi, l’essentiel des économies attendues seront essentiellement portées par les plus modestes : sur ceux qui auront à travailler plus, sans voir leur pension progresser ; sur ceux qui ont commencé à travailler tôt, qui exercent souvent des emplois pénibles, précaires ; ceux qui ont des carrières hachées ; et donc principalement les femmes.
Ce sont toutes ces personnes qui subissent déjà l’inflation de plein fouet. Enfin, cette réforme porte en elle des conséquences désastreuses pour les seniors déjà en difficulté pour se maintenir en emploi. De fait, elle augmentera la précarité de ceux qui, après 55 ans, sont déjà poussés vers la sortie et connaissent le chômage ou le RSA
Ce passage en force sur un texte décrié et injuste pour nos concitoyens est donc un aveu de faiblesse du Gouvernement qui n’a pas réussi à convaincre – ni les Parlementaires, ni les Français – du bien-fondé de sa réforme.
Une méthode brutale qui abîme la démocratie
Pour ces raisons, le groupe LIOT a décidé, en responsabilité, de déposer une Proposition de loi visant à abroger le tristement célèbre article 7 de la réforme qui reporte l’âge du départ à la retraite de nos concitoyens. Cosignataire de cette loi, ainsi que mes collègues députés du groupe LIOT, je considère que son objectif est essentiel : sortir de l’impasse dans laquelle le pays se trouve aujourd’hui et retrouver l’apaisement. Le texte propose également, pour engager enfin un vrai travail de co-construction, d’organiser une grande conférence de financement, impliquant notamment les partenaires sociaux, pour étudier les solutions existantes, et envisager de nouvelles pistes de financement.
Malheureusement, le gouvernement s’est entêté en convoquant désespérément tous les articles de la constitution et en particulier l’article 40, à empêcher tout vote à l’Assemblée nationale. Les manœuvres conjuguées des Ministres et de la majorité à l’Assemblée ont abouti à vider de sens notre loi, créant ainsi un précédent très regrettable et qui entache à jamais le fonctionnement de notre démocratie parlementaire et de nos institutions !