La démission de Yannick Morez, Maire de Saint Brevin les Pins, suite aux menaces de morts et à l’incendie criminel de son domicile, et plus récemment, la violente agression d’Edouart Babel, Maire de Magnières (Meurthe-et-Moselle), sont la triste illustration d’une forte recrudescence des incivilités et surtout des agressions envers les édiles.
Les chiffres sont accablants.
En un an, entre 2021 et 2022, les atteintes verbales ou physiques à l’encontre des élus locaux, notamment les maires et leurs adjoints, ont augmentés de 32 %, passant de 1720 à 2265, selon des chiffres rendus publics par le ministère des collectivités territoriales.
Les incivilités à l’égard des élus constituent un symptôme de la dégradation du climat social dans le pays. Un climat inquiétant de tensions croissantes et de durcissement des opinions politiques . Intimidations, cyberharcèlement, violences sont malheureusement des actes devenus fréquents à l’encontre des élus pour les dissuader d’exercer leur mandat. Ils se retrouvent en première ligne, face au déchaînement de colère de leurs concitoyens confrontés à un quotidien de plus en plus difficile, dans une société mise en péril par les inégalités sociales et la précarité grandissantes.
L’Ariège n’est pas épargnée.
Dans le département, des maires et des élus locaux ont récemment été victimes d’agressions et de comportements inadaptés.
A l’évidence, certaines choses doivent changer. Les élus locaux doivent pouvoir s’appuyer sur un statut global, qui apporte les protections nécessaires au bon exercice de leur mandat ainsi que des garanties professionnelles et sociales. Une réforme de ce statut doit donc être menée en étroite concertation avec les associations d’élus. Une réforme qui sécurise également les familles, les proches, qui acte la mise en place d’un réseau de vigilance pour la protection physique et judiciaire des élus. Une réforme qui renforce les sanctions à l’encontre des auteurs de violences physiques ou verbales. Une réforme qui permette une indemnisation et une protection sociale nécessaires à l’exercice de fonctions électives.
Nous devons continuer à aider, à soutenir et à protéger, celles et ceux qui font le choix de s’engager pour améliorer le quotidien de nos concitoyens. Ils méritent le respect et la protection de notre République ; car ils en sont eux-mêmes les premiers défenseurs.