Un budget adopté au forceps
Le couperet du 49-3 est encore tombé pour permettre au gouvernement d’adopter, comme cela était prévisible, le budget de l’État et de la sécurité sociale. Cela met fin à une longue période budgétaire chaotique qui aura conduit à la chute du gouvernement Barnier et la nomination de François Bayrou à Matignon.
Malgré le travail des parlementaires de gauche pour défendre une autre vision de l’action publique, visant en particulier à épargner les classes populaires et moyennes, les retraités, les TPE et PME, les jeunes et les malades des sacrifices qui leur étaient demandés par le Gouvernement, la majorité et ses alliés de droite n’ont pas voulu revoir leur copie lors des débats.
Il était pourtant possible de réduire le déficit sans coupes claires dans les missions essentielles de l’État à la condition d’accepter d’augmenter les recettes en revenant notamment sur les largesses accordées aux grandes entreprises et aux grandes fortunes qui n’ont cessé de voir leur profit augmenter ces dernières années. Le gouvernement s’y est refusé conduisant à un budget incapable de répondre aux défis de l’avenir et aux attentes des Français confrontés plus que jamais à la vie chère, aux difficultés économiques et sociales.
Des avancées utiles aux Français
Face à cette situation de blocage et la menace d’une motion de censure, des négociations ont été entamées qui ont conduit à certaines avancées. Elles restent insuffisantes mais permettent, à tout le moins, d’épargner les Françaises et les Français d’efforts supplémentaires : la réindexation des retraites a été obtenue ainsi que l’abandon du déremboursement des médicaments et des consultations. De même la suppression de l’augmentation de la taxe sur l’électricité, et l’annulation de la suppression des 4 000 postes d’enseignants sont à souligner.
Enfin en ce qui concerne le financement des politiques sociales, la création et le maintien de 18 000 postes de soignants, l’augmentation du budget de l’hôpital public, la multiplication par trois du fonds d’urgence pour les EHPAD, et l’ouverture d’une conférence sur les retraites pour revenir sur la réforme injuste de 2023 sont des gains qui ne sont pas anodins et qui impactent directement la vie quotidienne de nos concitoyens.
Le refus de l’instabilité
J’ai donc décidé, en responsabilité, de ne pas voter la Motion de censure. La raison est simple : une telle démarche aggraverait la situation des Français, déjà confrontés à des tensions majeures. Une motion de censure ne doit jamais se faire au détriment de l’intérêt de la France et de ses concitoyens.
Je suis convaincue que notre pays a besoin de stabilité et de perspectives. J’ai entendu clairement sur le terrain les inquiétudes des Françaises et des Français et elles sont nombreuses : les entreprises qui n’ont pas de lisibilité et qui craignent pour leur survie, les collectivités locales et les associations qui attendent visibilité et stabilité pour construire leur propre budget, embaucher, investir, engager leurs projets. L’absence prolongée de budget pour notre pays est un risque pour notre économie qui menace d’abord les plus fragiles.
Plus que jamais, dans l’opposition, je reste déterminée à faire avancer nos combats en faveur du pouvoir d’achat, du développement de nos territoires et de nos entreprises, pour l’emploi et le maintien de nos services publics.