Les CCAS, nous les connaissons bien : ce sont ces structures municipales qui organisent la domiciliation des personnes sans abri, instruisent les demandes d’aides sociales, soutiennent les familles en difficulté, accompagnent les personnes âgées ou handicapées. Encadrés par la loi, ces services publics répondent à des besoins concrets et croissants.
En rendant leur création facultative, le gouvernement proposait, au nom d’une soi-disant « simplification », de transférer aux communes la responsabilité d’un choix impossible : maintenir ou non un service public pourtant indispensable.
On le sait : nos communes font déjà face à des contraintes budgétaires toujours plus fortes. Les priver de l’obligation de créer un CCAS, c’était créer les conditions d’un abandon progressif de la solidarité locale. Car là où les moyens manquent, la tentation de supprimer ou de réduire ces structures aurait été grande, même à contrecœur.
Ce serait fragiliser un réseau de proximité qui, depuis des décennies, a fait la preuve de son utilité et de son efficacité. Ce serait priver les plus vulnérables d’un accès clair et lisible à l’aide sociale. Ce serait, au fond, opposer la logique budgétaire à la justice sociale.
Mon interpellation au gouvernement
Lors des questions d’actualité au gouvernement, j’ai donc interpellé François Rebsamen, Ministre en charge des collectivités locales sur ce projet :
Comment le gouvernement peut-il prétendre renforcer la solidarité tout en affaiblissant les structures qui la rendent concrète, visible et accessible ?
Entend-il réellement maintenir cette orientation malgré toutes les alertes ?
Et si tel est le cas, sur quelles évaluations objectives repose cette décision ?
Quelles garanties peut-il apporter pour que chaque habitant, où qu’il vive, continue d’avoir accès à un accompagnement social digne et efficace ?
Une réponse rassurante du gouvernement
À la suite de cette interpellation, le Ministre a répondu en s’engageant clairement à ce que les CCAS ne soient pas remis en cause et à maintenir leur caractère obligatoire dans les communes concernées.
Je me félicite d’avoir obtenu cette clarification et cette garantie : c’est un point important pour rassurer les élus, les professionnels de l’action sociale et tous ceux qui travaillent au quotidien pour la solidarité de proximité.
Rester mobilisés pour la solidarité de proximité
Je resterai attentive à la mise en œuvre de cet engagement, car la solidarité n’est pas un supplément d’âme : c’est un devoir républicain. Elle doit rester un service public de proximité, lisible et accessible à tous.
Je continuerai à défendre cette exigence : parce qu’aucun territoire ne doit devenir un désert social ; parce qu’aucun élu ne doit être contraint de choisir entre ses équilibres budgétaires et l’accompagnement des plus fragiles ; et parce qu’une République solidaire se juge à sa capacité à protéger les plus vulnérables, partout et pour tous.